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À bicyclette
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Cela restera mon tube de l'été.
Mais seulement chanté par Laurent Voulzy.
Les snobs avaient beaucoup de défauts. Comme moi (mais pas les mêmes haha). Comme nous tous hein. Mais ils avaient une grande qualité. Une immense.

Ils avaient le nouvel album de Laurent Voulzy.

Quand ils partaient à la plage avec leurs trois gamins et que je restais avec Jérémie, je glissais La septième vague dans la chaîne, augmentais suffisamment le volume pour l'entendre de dehors et je sortais sur la terrasse, Jérémie calé sur ma hanche droite, ELLE ou Première calé sous mon bras gauche, et je m'installais en tailleur sur le banc de bois en lisant et relisant l'interview de Gondry, les trucs à la mode de la rentrée, et les critiques de Selon Charlie, pendant que Jérémie allait et venait, se cramponnant au banc de toutes les forces de ses petits doigts.
Et je vivais, grâce aux chansons revisités par Voulzy et grâce au soleil, très Coppolesque à cette heure de la journée, les vacances que je n'avais pas eu.
Sourires de bonheur.

Une fois, une seule, j'ai enfilé mon maillot de bain, mis l'antivol décathlon et ma serviette dans mon sac et ai enfourché la bicyclette rouillée, pédalant vite pour avoir le vent dans le nez, jusqu'à la plage du Gros Jonc.
Seule.
17h.
J'accroche mon vélo près de l'école de voile (ah oui parce que je ne vous ai jamais parlé de l'une de mes passions : rôder autour des écoles de voiles. J'ai toujours adoré l'ambiance qu'il y a dans ces endroits, les sirènes modernes, les voiles, les planches, les bruits, ...) et m'élance sur la diguette, puis sur le sable, étends ma serviette multicolore, enlève mon jean et mon t-shirt et me jette à l'eau.
Le soleil est doux à cette heure.
Quand je reviens sur ma serviette, j'attrape mon gros carnet et mon crayon et je me mets à dessiner la petite fille là-bas, le monsieur au nez biscornu qui est devant moi, les petits bateaux.
Je grignote quelques BN au chocolat (achetés une fortune chez le marchand de journaux, mais bon...) puis sèche mes cheveux, conserve quelques gouttes salées sur ma peau, me rhabille, et zou, remonte à bicyclette, et repars vers la place du village, là-bas, je ne sais plus trop où, mais je trouverai.

Il y a eu des moments durs. Comme quand je me retrouvais dans le noir, sous ma couette, le soir, et que je me sentais immensément seule, parce que je ne LES reconnaissais plus, c'était comme si je n'avais plus de parents, comme si je n'EXISTAIS plus. Que je n'étais qu'un vague souvenir, une ombre esquissée sur du papier canson, puis vite gommée. Je me sentais aspirée par un grand trou imaginaire qui s'ouvrait dans mon ventre. Comme si mon nombril s'élargissait et que je repartais, de là où j'étais venue, dans cet univers que nous imaginons mais qui ne cessera de nous intriguer. J'attrapais parfois le petit téléphone posé sur la table là-bas, et envoyais des SOS à Sylvaine.

Alors ces moments d'angoisse, je veux bien les échanger contre ces instants décrits plus haut, ceux qui ne durent que quelques minutes mais ceux qu'il me faut absolument retenir.



Ecrit par rafa-elle, le Mercredi 30 Août 2006, 18:39 dans la rubrique Quand le soleil se lève.